Création révolutionnaire, l’hôpital Saint-Antoine ouvre le 24 janvier 1796 dans le bâtiment de l’ancienne abbaye Saint-Antoine-des-Champs. Il ne cesse de se développer tout au long du XIXeme siècle, avec la création de nouveaux services hospitaliers et l’accroissement de ses capacités d’hébergement. Au cours du XXeme siècle, l’hôpital Saint-Antoine se forge une solide renommée médicale en gastro-entérologie, en cancérologie et en hématologie. Modernisé dans les années 1950 et 1960, Saint-Antoine est choisi pour devenir le siège de la première section du Centre Hospitalier Universitaire ( CHU) de Paris. L’hôpital se transforme alors en profondeur : nouvelles constructions, activités hospitalières diversifiées, nouveaux modes de prise en charge des patients…( source : Histoire des hôpitaux- AP-HP)
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Fort d’une histoire datant de la Révolution, Saint-Antoine a connu d’importantes évolutions qui contribuent à sa renommée internationale.
Hôpital généraliste et de proximité, Saint-Antoine est également un centre hospitalier universitaire reconnu.
Un hôpital né de la Révolution
L’évacuation de l’abbaye Saint-Antoine-des-Champs au moment de la sécularisation des biens de l’Église offre l’occasion d’implanter un nouvel hôpital à l’est de Paris, dans le quartier populeux du faubourg Saint-Antoine.
A son ouverture, le 24 janvier 1796, l’hôpital ne dispose que de 2 salles de 72 lits chacune installées aux 1er et 2e étages du bâtiment Lenoir (actuel pavillon de l’Horloge).
Les locaux ne sont véritablement aménagés qu’après l’installation du Conseil général des hospices, chargé en janvier 1801 de la gestion des hôpitaux parisiens. En 1802, la construction de l’aile nord-est et l’aménagement de l’aile nord-ouest portent à 250 le nombre de lits disponibles. En 1842 quand un second service de chirurgie est créé, l’hôpital dispose de 320 lits.
Une expansion rapide
L’hôpital Saint-Antoine connaît une phase importante de développement dans la seconde moitié du 19e siècle. Aménagements divers et constructions nouvelles permettent d’augmenter considérablement les capacités d’accueil de l’hôpital :
deux nouvelles ailes édifiées au sud du pavillon Lenoir (1861 et 1863) ;
- pavillon Gosselin (1884) ;
- pavillon Moïana (1886) ;
- baraques Damaschino et Littré (1889) ;
- pavillon Lorain (1893) ;
- maternité (1897).
Au début du 20e siècle, l’hôpital dispose de 900 lits et compte :
- 8 services de médecine,
- 2 de chirurgie,
- 1 d’accouchement et
- 1 petit service spécialisé en ORL.
Il totalise plus de 300 000 journées d’hospitalisation par an, ce qui le place parmi les 5 hôpitaux parisiens les plus actifs (avec Saint-Louis, Lariboisière, Tenon et l’Hôtel-Dieu).
Vocation généraliste et renommée internationale
De tradition généraliste, Saint-Antoine joue un rôle d’hôpital de proximité avec ses services de médecine et de chirurgie générales et sa maternité (3 000 accouchements par an en 1930).
Il accueille une population importante dans ses diverses consultations (environ 200 000 consultants par an autour de 1930). Il remplit également une mission majeure en matière de santé publique (consultations antivénériennes, lutte antituberculeuse).
Parallèlement, dès la première moitié du 20e siècle, certains pôles de spécialités émergent et contribuent à la renommée de l’établissement : gastro-entérologie, radiologie, transfusion sanguine.
La mutation des années 1950
Comme l’ensemble des hôpitaux publics, Saint-Antoine connaît à partir des années 1950 toute une série de changements qui affectent ses structures et son fonctionnement.
Certains services sont modernisés, de nouveaux bâtiments sont construits :
- pavillon André-Lemierre (1960) ;
- nouvelle maternité (1965).
La spécialisation des services s’accentue : au milieu des années 1950, les deux services de chirurgie générale de l’hôpital s’orientent, l’un vers la traumatologie, l’autre en chirurgie digestive.
Saint-Antoine, centre hospitalier et universitaire
La réforme du 30 décembre 1958 pose le principe de la création des Centres Hospitaliers Universitaires (CHU), investis d’une triple mission de soins, d’enseignement et de recherche.
Établissement représentant la synthèse des différentes fonctions hospitalières, Saint-Antoine est choisi comme site pilote pour la mise en place de la première section du CHU de Paris (qui regroupe également les hôpitaux Tenon, Trousseau et Rothschild).
Saint-Antoine se transforme en quelques années :
- mise en service du centre universitaire en octobre 1965,
- ouverture en 1966 du bâtiment axial (Jacques-Caroli),
- construction d’un bâtiment regroupant trois unités de recherche INSERM,
- ouverture du bâtiment transversal (Robert-André) en 1973.
Jusqu’en 2000
En matière de prise en charge des patients, l’hôpital Saint-Antoine a beaucoup évolué depuis la fin des années 1970, avec le développement des traitements en hôpital de jour (notamment en chimiothérapie).
Conséquence directe de l’accroissement du nombre d’hospitalisations de moins de 24 heures, la durée moyenne de séjour a chuté, passant de 16 jours en 1973 à moins de 6 jours aujourd’hui. Autre évolution importante, celle des prestations hôtelières. La dernière salle commune est supprimée en 1977 et aujourd’hui, l’établissement dispose majoritairement de chambres individuelles ou à deux lits.
Différentes mesures ont été prises depuis une vingtaine d’années pour améliorer le séjour à l’hôpital des patients et de leur entourage, comme le renforcement de la fonction d’accueil, la mise à disposition d’interprètes pour les patients étrangers, le choix des menus.
Au plan médical, l’hôpital a innové dans les domaines de la clinique et de la recherche.
Parmi les services nouveaux, celui des maladies infectieuses et tropicales (1985) a permis de répondre aux besoins créés par l’épidémie du VIH (virus de l’immunodéficience humaine).
Depuis la fin des années 1970, des unités de réanimation spécialisée se sont multipliées (chirurgie digestive, cardiologie, hépato-gastro-entérologie).
En 1987, la création d’un service de rhumatologie a contribué à constituer autour de la chirurgie osseuse un pôle de l’appareil locomoteur. Des structures originales permettant une prise en charge globale des patients sont apparues (consultation de polyarthrite rhumatoïde, centre d’évaluation et de traitement de la douleur).
Autre orientation fortement inscrite dans l’histoire médicale de l’hôpital : la périnatalogie, avec, autour de l’activité traditionnelle, le développement de secteurs nouveaux (médecine de la reproduction, diagnostic anténatal).
Par sa pluridisciplinarité, Saint-Antoine assure une mission essentielle d’hôpital de proximité : la première cellule de précarité (consultation Baudelaire) a été créée au sein de la policlinique médicale en janvier 1992 et l’hôpital est devenu Site d’Accueil des Urgences (SAU) en 1999.